Le caecum

18 août 2023

Ha non, c’est trop lourd… On part pour le « passage du Nord Ouest » et le seul truc que l’on est arrivé à faire, c’est dessiner un caecum autour de l’Espagne, du Portugal et de la France. D’abord, ce n’est pas sympa pour nos amis ibériques et puis je ne me sens pas à la hauteur du rêve même si c’est Rock n Roll. On avance et je t’en reparle.

Dôme de chaleur

18 août 2023
Météo, Vendredi 18 aout à 16h

L’atlantique est recouvert d’une immense dépression et vous avez un dôme de chaleur avec une canicule. Quel contraste formidable.

Des rafales à 40 nd sont prévues à la pointe du Raz donc on reste au port avec une entrée de celui ci bien alignée plein sud ce qui devrait tanguer dans le bassin mais ça ne dure pas et demain… Go!

Les 2 raz

16 août 2023

Comme on est remonté tout droit comme des coucous depuis la pointe de la Corogne. On se retrouve sous la pointe du Raz qu’il faut passer 1h avant la basse mer quand les courants de ouf s’inversent en notre faveur… et si tu rajoutes, les rochers, les hauts fonds, le vent, la houle et les photos du phare de la vieille en pleine tempête… tu es dans un endroit mythique…

C’est quand même intimidant quand tu ouvres cette carte….En bas de la carte, il y a la pointe du Raz avec la flèche du courant bien remplie et des rochers partout et l’île de sein… En haut, la pointe de Kermovan et l’île d’Ouessant, de Moléne, De Beniguet et encore plus de rochers… On va foncer la dedans.

1ère Etape. On demarre de Loctudy demain jeudi 17 aout pour se placer sous la pointe du Raz à Audierne… parait que c’est superbe mais on ne rentre qu’autour de la pleine mer car il y a peu d’eau

2ème Vendredi arrive une depression donc on reste là.

3ème Samedi 19, On passe la pointe du Raz puis on s’arrête à Camaret… Oui oui… voir le curé mais surtout le port d’où partaient les pêcheurs de morue… il y a longtemps…

4ème Dimanche 20 aout, on passe la pointe de Kermovan entre la terre et l’île d’Ouessant et on enchaine avec le rail du même nom direction l Irlande.

Je dirais « ouf enfin l’Irlande » mais franchement le menu des 3 prochains jours est mythique… D’ailleurs voici les photos de l’endroit où on est arrivé hier soir.

Bizora

L’hôtel du Nord

14 août 2023

Après avoir fait soulever le rafiot pour vérifié notre arbre d’hélice, nous sommes reparti le lendemain vendredi, 11 aout. On n’y voyait quedal à cause d’une brume très dense qui ne s’est pas levée. On ne faisait pas les Marioles… je t’assure… Des filets de pêche partout et la sortie pour la nuit des bateau de pêche nous a imposé une escale à Muxia, dans une Ria plus au Nord.

Le lendemain, un peu crevé par les binouzes et l’atterrissage de nuit, on n’a pas eu la moelle de couper le rail de cargos pour aller plus à l’Ouest ce qui fait qu’avec le vent actuel, c’est un peu juste pour aller en Irlande. On va peut être faire une escale en Bretagne Sud et attendre une fenêtre météo confortable.

Sinon, ça va bien, on fait notre bonhomme de chemin et j’ai un petit texte pour vous.

San Antonio « Mets ton doigt où j’ai mon doigt »

« Comme je remise ma tire dans la Casa Poulardin, j’avise Pinaud qui se pointe sur le perron, beau comme un garçon d’honneur. Il a un appareil photographique sur le baquet, en guise de cloche à vache.

-attendez, les artistes associés, nous lance t-il, ne bougez plus : j’en prend une!

D’instinct Béru et moi nous nous immobilisons. Magie éternelle de l’objectif. Tu braques un Kodak, illico tout le monde rectifie la position, adopte une attitude favorable, se met en état de photo. Les gros se mordent les joues pour avoir l’air moins gros et rentrent leur bonbonne ; Les maigres s’élargissent la cage à cerceaux. Les déplumés se rabattent les derniers tifs sur leur chemin de ronde à mouches; les gonzesses se lissent les plumes. Bref, c’est la préparade éclair.

Cliiic fait la viellasse d’un index tellement flageolant qu’on va surement ressembler à deux taches de cambouis sur un voile de communiante. »

C’est bon. Tout est OK. Départ demain.

10 août 2023

Pas de fuite au niveau de l’arbre d’hélice. Soirée à Muros. Depart demain pour passer la pointe de la Corogne.

On est dans ce qui s’appelle un « Ria ». C’est une sorte de vallée très large bien protégée qui dessine un lac interieur sublime et tellement calme. Ce sont des bassins d’Arcachon qui se succèdent le long de la côte.

Bisobassin.

Soulevé de bateau

9 août 2023

Au cours de la dernière nuit en mer, il y a 4 jours, le bateau a émis un bruit inquiétant au niveau de l’hélice, et ce sale grognement a fini par disparaitre. En même temps, pour éviter de tout bloquer, nous sommes passés sous voile…et là, c’était rageant car on faisait du sur place avec un vent de 20 nd. La cause la plus probable reste un filet ou autres corps étrangers pris dans l’hélice. C’est impressionnant de vivre ça, la nuit, en plein milieu du rail de cargo. Tout est rentré dans l’ordre et le bateau a réaccéléré à la voile (ouf). Au port, Olivier a plongé et n’a rien vu au niveau de l’hélice mais on a perdu un peu d’huile de notre tube d’arbre transmission qui est le même système que celui des bateaux de pêche. (Comme pour Bérurier, je ne fais pas de dessin). Donc, on doit soulever le bateau mais cette huile envolée (la part des anges) nous impose de regarder avec un pro pour éventuellement changer le joint qui peut s’abimer lors de l’entortillement d’un fil. Notre rafiot a été confié a José qui demain matin va faire le forcing pour le faire soulever et régler le problème.

Notre fenêtre météo est devenue très courte pour sortir de la pointe de la Corogne. Vendredi 11 aout dernier délai… C’est chaud! mais c’est passé jusque là.

Pablo Neruda et San Antonio parlent d’amour.

8 août 2023

Voici deux textes qui parlent d’amour.

Le premier est un poème de Pablo Neruda  » La centaine d’amour » et le deuxième est un extrait d’un San Antonio « Certain l’aime chauve »

1er texte :

« La centaine d’amour

Sache que je ne t’aime pas et que je t’aime
Puisque est double la façon d’être de la vie,
Puisque la parole est une aile du silence,
Et qu’il est dans le feu une moitié de froid
.

Moi je t’aime afin de commencer à t’aimer,
Afin de pouvoir recommencer l’infini
Et pour que jamais je ne cesse de t’aimer :
C’est pour cela que je ne t’aime pas encore.

Je t’aime et je ne t’aime pas, c’est comme si
J’avais entre mes deux mains les clés du bonheur
Et un infortuné, un certain destin.

Mon amour a deux existences pour t’aimer.
Pour cela je t’aime quand je ne t’aime pas
Et c’est pour cela que je t’aime quand je t’aime.

Pablo Neruda »

2ème texte:

San Antonio « Certain l’aime chauve » (extrait)

Je resitue cet extrait dans l’histoire du bouquin :

Les héros sont San Antonio et Berurier, deux policier déguisés en femme pour intégrer une communauté féministe. (Bérurier est renomé Adeline)

Adeline-Béru (Bérurier) vient d’avoir un rapport avec Judith, une feministe, mais il devait passer pour une femme alors je ne te fais pas un dessin.

Voici un extrait cocasse et c’est San Antonio qui raconte puis Bérurier lui repond.

« Dame Bérurière tousse à s’en arracher les soufflets. J’ai beau lui tambouriner le dossard, il tire des rafales de quintes éclaboussantes. Ses yeux faits s’exorbitent. Son rimel est en crue. Son rouge à lèvre bave comme sur une image d’Epinal (Vosges).

-Qu’est ce qui t’arrive, douce Adeline? m’apitoie-je

Entre deux expectorations, la chère mignonne m’annonce qu’elle a un chat dans la gorge et, pour preuve , me montre un ravissant poil blond qui trie-bouchonne sur sa langue.

-cette conne de Judith… Un vrai fouinozoff d’artichaud… Devrait remplir son bidet avec du Pétrole Hanh… Elle va devenir chauve du foutoir cette doudoune. P’t’ être qu’elle mue, note bien… le changement de climat… J’sais qu’une fois Berthe, ça y est arrivé… aux îles Balnéaires, à Pèlemoi-le-Majorque… Elle s’effeuillait des frisettes Berthy… Une pure calamité… Je toussais pire qu’un vieux mineur de fond… Note que j’ai un dent d’devant qu’accroche… ça fait râteau, tu comprends?… Quand je clapote dans le bonheur de la dame, je la plume sans qu’elle susse, au milieu de la jouisserie… Dedieu de Dieu, j’m’en ai offert toute une botte… Doit z’avoir besoin de se faire stopper le trésor, maintenant…

Et il tousse, tousse, à faire pitié. Touillant sa vaste bouche d’un médius à toucher rectal dans l’espoir d’en extraire la pilosité engendreuse de quintes.

Judith, repantante, lui apporte une bouteille de champ’ qu’il boit au goulot, s’arrêtant toutes les deux goulées afin de trier les bulles et les restituer à la brise du soir.

Grisées de mots, de mets épicés, de vins délicats et d’odeurs suaves, nous nous mettons au plumard. Des insectes moulinent des élytres dans le silence de la nature éteinte.

Coucou, c’est nous.

8 août 2023

On a la patate. Départ demain pour Muros de l’autre côté de la baie pour soulever le bateau et vérifier 2-3 trucs puis retour pleine mer mais on doit faire un ou deux sauts de puce pour ne pas se prendre le depression qui va passer au nord et derrière elle, après vendredi… c’est freeeeeeee…. ça monte direct! Le parachute ascensionnel vers l’Irlande.

Coucou. C’est nous !

6 août 2023

Un petit trip de passage d’un rail de cargo bien stressant en arrivant vers la pointe de la Corogne et derrière y’a les orques qui ne sont pas venus nous claquer la bise. On repart mercredi avec la bon vent pour remonter.

Petit à petit, l’oiseau fait son nid.