Journal de bord

Tu as remarqué que sur l’image de tracking (c’est un vilain mot anglais mais je le garde) et bien le bateau fait des aller-retour entre Sete et Toulouse vu que j’ai la balise dans ma caisse.

T’as compris l’coup?

J-3…J-3!!! Encore!!?

10 jours de vent portant vers Gibraltar sans orage à partir de lundi 19 juin. En fait, on est à la bourre et ça tombe bien. Quel chance d’appareiller dans le plus simple appareil… La voile est le moyen le plus lent, le plus inconfortable et le plus chère pour aller d’un point A à un point B mais lorsque tu coupes le moteur, que le rafiot laboure la flotte et son tumulte (j’adore ce mot) et que tu comprends que tu pars au bout de la terre si ça te chante… « Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer… » Baudelaire.

Surtoucantudégueul

Si si, on peint encore à quelques jours du départ. Tout à l’arrache… comme toujours. Sur la photo, c’est la soucousse un peu grise. J’aime et j’aime pas ce moment. On ne rêvasse plus et on n’est pas à l’action.

bizatousse

On a enfin sorti la barquette sur l’eau. Ce n’était pas violent mais on marchait au près à 5-6 nd avec 10 nd de vent. Ce qui est une super performance pour nous.

On s’est emmêlé les pinceaux en démarrant car notre safran s’est pris dans les amarres des autres bateaux à quai (on est resté bloqué en travers pendant 20 mn) et moi j’adore l’imprévu.

On doit s’estimer heureux d’avoir un safran même si il s’emmêle avec ce qui flotte car a Gibraltar, pas mal de voilier on perdu cette précieuse appendice sur des attaque d’Orques. On va à leur rencontre dans une semaine.

On n’est jamais prêt à deux semaines du départ. Il reste quelques tuyaux à raccorder, quelques fils à brancher et quelques bises à donner. On est des vrais bandits à s’barrer comme ça vers le pôle nord.

Tous les détails du message que tu t’apprêtes à lire sont vrais.

Dans les années 90, avec mes 2 vieux potes Juju et Olivier, on décide de louer un voilier de 10 m à La Rochelle. On n’avait jamais navigué sur autre chose que des planches à voile.

Il y avait un vent de force 6… On a hissé toute la toile sous les yeux éberlués du loueur… et v’la ti pas que le bateau se couche sur le flanc et que je me mets à vomir.

On n’avait honte de rien et on était heureux. Aucun de nous n’avait regardé les horaires des marées et l’écluse de Saint Martin de Ré était fermée. La houle rentrait dans cette partie du port remuant notre barque attachée avec des nœuds un peu coulant mais on est quand même parti s’arsouiller au bar du coin.

En ressortant du rade, Le rafiot défait de ses nœuds était en train de se balader tout seul au milieu du port. On l’a récupéré comme on a pu et on a réparé ses plaies avec un gros pot d’époxy, ni vu ni connu.

Une fois notre tour le l’ile de Ré à la voile réussi, on a ramené le bateau à La Rochelle en arrachant au passage l’échelle de bain du voisin sous les yeux éberlués du loueur.

Depuis ce jour, on rêve de refaire un petit tour ensemble. On a appris à faire des nœuds et avec notre premier voilier, on part avec Olivier dans 2 semaines de Sète tout droit vers le mythique « Passage du Nord Ouest ».

Juste parce que ça nous plait.

« Les pieds de nickelés »

Quel bonheur ! après 6 mois de travail, le bateau est remis à l’eau.