On est à Lorient pour un départ ce matin vers Belle île. La nouvelle boite de vitesse fonctionnement très bien et hier, on est passé devant la fameuse balise que l’on avait raté en 1996 lors d’une sortie en voilier et qui nous donna l’occasion de ressentir l’émotion d’une balade au milieu des rochers qui affleurent la surface. C’était comme un pèlerinage tant cette histoire nous structure.
Comme je te le disais, en 1996, Olivier et mézigue pensions que ce n’était pas bien sorcier de partir en balade sur une mer calme mais on a défoncé la quille d’une voilier de location (le 2ème).
La veille du départ de cette sortie en mer, on s’était retrouvé sur un voilier de 9 m loué pour 2 jours et après le repas en jouant aux échecs, on s’arsouillait au Jack Daniels. Le lendemain, la langue en plaque d’égout alourdie de Bourbon, on naviguait depuis L’île Groix vers les Glénans et le long de la côte avant Concarneau se trouve une « Cardinale Sud» que l’on a largement ignoré, non par arrogance mais par insouciance mais le résultat est le même.
Une « Cardinale » est une balise qui signale un danger et son nom définie sa position… Par exemple : une « Cardinale Sud » est située au Sud de l’obstacle et il faut donc passer au Sud de la balise….
Or on discutait (de cinéma, si ma mémoire est bonne) quand un grand boum avec un arrêt buffet m’a fait valdinguer dans le bateau car j’étais debout dans la descente et Olivier à la barre à roue… Je ne sais pas comment on a fait pour sortir le bateau sans toucher tous les autres cailloux qui nous criaient « hourra ». Il y en avait partout qui affleuraient. Il y avait également une barque de pêcheurs à la ligne, positionnés sur la Cardinale ignorée qui mataient la scène et pour sûr se foutaient de notre gueule. Les bouteilles de vin bien calées avaient explosées sur l’ébranlement.
Mais la meilleure, reste notre retour avec le voilier… Le lendemain soir, après une nuit au mouillage aux Glénans et une belle journée de navigation… On arrive à l’ heure dite au port de Lorient pour rendre le batîment. Le proprio du voilier nous attendait avec un expert pour vérifier la quille… On faisait une drôle de gueule avec mon pote et on se disait, « Putain, comment ils ont su »
Le proprio nous ignorait puisque n’appartenant ni à la classe des propriétaires, ni à celle des techniciens, on était loin de lui et inutile. Mais on le pressait de questions et il finit par nous dire qu’une semaine avant, il avait talonné lors d’une régate (Talonner, ça veut dire toucher le fond de la mer avec la quille. La quille est attachée à la coque par de grosses visses coulées dans un bloc de résine, ainsi quand tu touches le fond très fort, c’est le bloc de résine qui casse et pas la coque)… Or l’expert constate que les dégâts sont sérieux et que la résine est fendue même si le proprio pensait ne pas avoir touché trop fort… Mais nous Oui !!!, on avait bien cartonné… On lui a même fait remarquer qu’il aurait pu nous prévenir… que ça ne se fait pas de cacher des avaries… On l’a dit gentiment, avec une décontraction de gens d’expérience… On passait tout le temps pour des glands, il nous fallait bien un petit quart d’heure de considération…
ça, c’est une vraie histoire de Pieds de Nickelés…
Bizofon
Le « passage du rail d’Ouessant en rentrant d’Irlande» coming soon.