Après avoir fait soulever le rafiot pour vérifié notre arbre d’hélice, nous sommes reparti le lendemain vendredi, 11 aout. On n’y voyait quedal à cause d’une brume très dense qui ne s’est pas levée. On ne faisait pas les Marioles… je t’assure… Des filets de pêche partout et la sortie pour la nuit des bateau de pêche nous a imposé une escale à Muxia, dans une Ria plus au Nord.
Le lendemain, un peu crevé par les binouzes et l’atterrissage de nuit, on n’a pas eu la moelle de couper le rail de cargos pour aller plus à l’Ouest ce qui fait qu’avec le vent actuel, c’est un peu juste pour aller en Irlande. On va peut être faire une escale en Bretagne Sud et attendre une fenêtre météo confortable.
Sinon, ça va bien, on fait notre bonhomme de chemin et j’ai un petit texte pour vous.
San Antonio « Mets ton doigt où j’ai mon doigt »
« Comme je remise ma tire dans la Casa Poulardin, j’avise Pinaud qui se pointe sur le perron, beau comme un garçon d’honneur. Il a un appareil photographique sur le baquet, en guise de cloche à vache.
-attendez, les artistes associés, nous lance t-il, ne bougez plus : j’en prend une!
D’instinct Béru et moi nous nous immobilisons. Magie éternelle de l’objectif. Tu braques un Kodak, illico tout le monde rectifie la position, adopte une attitude favorable, se met en état de photo. Les gros se mordent les joues pour avoir l’air moins gros et rentrent leur bonbonne ; Les maigres s’élargissent la cage à cerceaux. Les déplumés se rabattent les derniers tifs sur leur chemin de ronde à mouches; les gonzesses se lissent les plumes. Bref, c’est la préparade éclair.
Cliiic fait la viellasse d’un index tellement flageolant qu’on va surement ressembler à deux taches de cambouis sur un voile de communiante. »