On est parti de Monkstown où l’accueil était fantastique pour aller à Crosshaven au Club nautique de Cork le plus vieux du monde, 1720. Sur le chemin, on est passé devant Cobh, et le quai sur lequel le Titanic a fait une dernière escale avant son voyage tragique.
Ho la la! Je comprends que je viens de changer votre vie avec ma petite balade. Dorénavant, plus jamais vous ne verrez un portrait de Lénine et ces lorgnons ou de Victor Hugo et sa barbichette sans penser à moi (et à Bérurier). J’en suis profondément touché.
Regarde!.. la Gladis qui vient dire bonjour est vraiment impressionnante. Là, avec cette vitesse, le pêcheur espagnol ne risque pas de se faire goiper le safran. Mais il doit ressentir un petit quelque chose.
« Il y a deux façons pour t’aimer »… et donc j’compense la pureté d’Octavio Paz par la bonhomie de San Antonio.
Je remets cet extrait de « Mets ton doigt où j’ai mon doigt » dans son contexte :
En fait, Mme X qui est femme d’un ministre a été prise en photo nue dans une situation compromettante et Bérurier va commenter la photo. Mais au départ c’est San Antonio qui parle
« Je sors d’un tiroir de mon bureau le numéro du Popotin comportant l’article illustré sur les frasques de la dame.
-Un vrai reportage, hé? ricané-je.
Béru regarde et commente:
-« Elle a un beau croupion », approuve l’éminent. « Pas du tout un cul prétendiard. C’est rare chez les personnes de la haute. Généralement, elles ont les noix agressives, tu remarqueras. Pincées, distantes. Le prose vaniteux. Certaines, j’ai observé, te déballent une chaglatte sévère que tu croirais le portrait de Lénine, au point qu’y lui manque que les lorgnons. Tandis que la mère X…, son dargiflard, c’est l’aimable centre d’accueil. T’y passerais tes vacances sans faire rire le coup. (Béru a t’il voulu dire « sans coup férir »). En plus, il est appétissant, à fossettes. ça te remplit bien la pogne quand tu lui pratiques l’amortisseur télescopique. Quant à minouche, il rit large. Et la barbouzette, conviens, c’est pas de la barbichette de chèvre, mais de la cressonière pur choix, genre Victor Hugo. »
« J’ai passé la seconde partie de ma vie à casser les pierres, à perforer les
murailles, à percer les portes et à écarter les obstacles que j’ai interposés
entre la lumière et moi dans la première partie de ma vie «
« Liberté sur parole », Octavio Paz.
Ces vers d’Octavio me parlent mais en fait, je ne lis pas la même chose que tout le monde dans ce poème.
Moi, j’y vois que mes rêves se sont créés lors de la première partie de ma vie et que leur caractère un peu inaccessible est matérialisé par les pierres et les murailles qu’il faut perforer.
Pour d’autres… Dans la première partie de leur vie, ils ont vécu en interposant des obstacles entre la lumières et eux, et ils passent la seconde à les perforer pour revoir la lumière.
C’est selon.
Voici la vidéo d’Olivier. Ils ont passé 48h non stop avec nous d’ Aber Vrac’h à Cork (Irlande). C’est poignant… surtout comme je le disais avec le petitou qui fait comme les grands toujours à côté de la mère… là, je file prendre une douche de Guiness.
Bizofu
On est parti d’Aber Vrac’h vers 8h30, en 30 mn le plan d’eau s’est couvert d’un peu de brume dense qui nous laissait sans repère visuel. La météo confirmait une amélioration salvatrice vers 14h qui nous a permis de passer le rail d’Ouessant assez facilement. (coup de bol) On se croyait libéré mais les bateaux de pêche sont entrés en scène au milieu de cargos navigant en dehors du rail.
Ce matin tout est en place pour finir tranquillo et apaisé.
Arrivée prévu demain 15h… La bière aura un goût particulier.
Bizogoulo
On demarre tôt mardi matin pour traverser la Manche (the Chanel) vers l’Irlande avec un stop possible à la pointe de la Cornouaille.
Bizirich
On a passé la pointe nord et le phare du Four.
Il y a des rochers partout qui sont autant de repéres inquiétants quand tu navigues mais qui posent le regard et à l’arrêt du navire, habitent le site et le rendent chaleureux. Ce site éclairé par la bonne lumière jaune vif du soir sans vent t’amène, comme le dit le jeune responsable du port qui a guidé notre bâtiment jusqu’à sa place, en Polynésie bretonne.
On a décidé de faire escale à Aber Vrac’h, juste au dessus de la pointe nord pour ne pas fanchir le rail de cargos la nuit et ce choix est heureux.
Bizobreitz
