C’est sublime. Enfin sur ce que je vois. Et le port très sympa avec des bateaux de pêche. Ce qu’on aime.
Le responsable de la marina nous reçoit avec un poulet qui fait l’immigration et au moment de payer (c’est 25 euros/jour eau, électricité, toilettes) Il me dit : » vous paierez en partant mais les douches sont en plus. 1,63euros par douche »
moi je répond « comment on compte les douches prises. Il y a des jetons? »
lui. » Vous me direz simplement le nombre »
Faut que j’te raconte.
Depuis 24h, quand je vais pisser à l’arrière du bateau, ça déclenche la sortie d’un petit poisson rayé tout mignon. Aujourd’hui, je le dis à mon pote qui était assis dehors.
« Ho c’est trop drôle quand je pisse y’a un poisson rayé qui sort de dessous le rafiot. » Mon pote me regarde avec un air d’entendre sans entendre. C’est sa face à lui…
Ce soir, il part pisser. Je lui dit qu’il va voir le poisson. Il vidange et tu sais pas ce qu’il me dit. : » ho putain, c’est pas croyable, y’a un poisson rayé qui est sorti de dessous le bateau quand je pisse » . Franchement, c’est pas le capitaine Haddock.? fallait que jt »en parle.
Cioran a écrit : « Si la mélancolie n’existait pas, les rossignols roteraient. » « Et les poissons rayés ne sortiraient pas quand on pisse. »
Il est peut être mélancolique mon pote!
Bises
PS: La réponse de mon pote.
– « Non… mais oui, je sais… mais c’est le fait qu’il soit rayé qui a quand même déclenché l’effet de surprise. »
-« mouais »
Elle s’avança, tout en noir , la face pâle comme flottant vers moi dans le crépuscule . Elle était en deuil. Il y avait plus d’un an qu’il était mort : plus d’un an depuis que la nouvelle était arrivée, mais il apparaissait bien qu’elle était destinée à se souvenir et a pleurer toute la vie . Elle prit mes deux mains dans les siennes et murmura : » J’avais entendu dire que vous viendriez… » Je remarquai qu’elle n’était pas très jeune. J’entends qu’elle n’avait rien de la jeune fille . Elle avait, de l’âge mur toutes les aptitudes à la fidélité, à la foi, à la souffrance. La pièce s’était faite plus obscure , comme si toute la triste lumière de cet après-midi couvert se fut réfugiée sur son front. Cette chevelure blonde , se pâle visage, ce dur sourcil, semblaient comme enroulés d’un halot cendré d’où les yeux sombres me devisageaient
Leur regard était innocent profond, respirant la confiance et l’invitant à la fois. Elle portait sa tête meurtrie, comme si elle eut été fier de sa meurtrissure. Comme si elle eut voulu dire : moi seule sait le pleurer comme il le merite! Mais tandis que nos mains se touchaient encore, un air si affreux de désolation passa sur sa face que je compris qu’elle n’était point de celles dont le temps se fait un jouet. Pour elle, c’est hier seulement qu’il était mort. Et vraiment, l’impression fut si saisissante qu’à moi aussi, il semblait n’être mort qu’hier, que dis je? à l’instant même. Je les vis l’un et l’autre au même endroit du temps : la mort de celui-là et la douleur de celle-ci . Je vis quelle avait été sa douleur : je revis quelle avait été sa mort. Comprenez moi, je les vis ensemble, je les entendis en même temps. Elle m’avait dit, avec un sanglot profond dans la voix : « J’ai survécu !… » et cependant, mes oreilles abusées croyaient entendre distinctement, mêlé à ses accents de regret tragique, le murmure decisif par quoi l’autre a prononcé son eternelle condamnation. Je me demandais ce que je faisais là, non sans un sentiment de panique dans le coeur comme si je m’étais fourvoyé en quelque region de cruels et absurdes mystères interdits aux mortel »
Bisalamoureternel
ou Bisopoisoneternel!
Hier, on a longé la côte sud de Madeire en observant la vie, les villes, les ports et les plages.
C’est dingue, alors que nous avions prévu une balade dans les glaces, on déambule dans les iles de farniente, Brassens aurait dit « Ces pays imbéciles, où il ne pleut jamais, où on ne connait rien du tonnerre » lui, c’est différent… le plus grand amour qui lui fut donné sur terre, il le doit au mauvais temps, il le doit à Jupiter. Alors, le bel azur le met en rage.
Je pourrais dire « Le moteur nous les a toutes faites » mais franchement, mon pote et moi, nous sommes entièrement responsable de la situation.
Quelques retards et des choix hasardeux et il n’y avait plus de mou pour les imprévus.
Peu importe, on va aux Açores et là nous choisirons la route vers le nord.
Ça reste une balade sur l’océan avec un super pote et toi qui lit ce message.
Bisobeuf
C’est infernal d’être à terre. On n’est pas venu pour ça. Une pause d’une journée est la bienvenue mais 3 jours est une éternité.
On s’arrache aujourd’hui de cette marina glauque. Ça me rappelle « Pacito Blanco » au sud de Gran Canaria, qui était le point de départ de ma transat à la rame. Ils ont construit un village fermé, privatisé la côte et une marina qui est la seule disponible à Madeire puisque Funchal est temporairement inaccessible aux voiliers à cause d’un glissement de terrain. Remarque que ça ne me regarde pas. C’est leur choix. Les gens sont sympas et c’est le principal.
Voilà le tableau.
Par contre, on a mangé 2 soirs de suite dans la ville de Caniçal à 40 mn à pied d’ici et c’était fantastique. Quel pied! Que du poisson et coquillages delicieux avec un accueil doux, rigolard… Une ambiance portugaise! J’adore
Enfin! Le problème moteur est réglé. On va pouvoir repartir. Je ne rentre pas dans les détails mais cette fois, il n’y plus de doute.
Depart rapide pour les Açores.
Ouf.
« On peut promettre des actes, mais non des sentiments car ceux-ci sont involontaires. Qui promet à l’autre de l’aimer toujours ou de le haïr toujours ou de lui être toujours fidèle promet quelque chose qui n’est pas en son pouvoir. Ce qu’il peut pourtant promettre, ce sont de ces actes qui sont d’ordinaire, sans doute, des suites de l’amour, de la haine, de la fidélité mais peuvent aussi bien découler d’autres motifs car les motifs et la voix sont multiples qui mènent à un même acte. La promesse de toujours aimer quelqu’un signifie donc : aussi longtemps que je t’aimerai, je te le témoignerai par des actes d’amour; si je ne t’aime plus, tu n’en continueras pas moins à être de ma part l’objet des mêmes actes, quoi que pour d’autres motifs; de sorte qu’il persistera dans la tête de nos semblables l’illusion que l’amour demeure inchangé et pareil à lui-même.
On promet donc la continuité des apparences de l’amour lorsque sans s’aveugler soi-même, on jure à quelqu’un un eternel amour. »
« Humain, trop humain. Freidrich Nietzstche »
Dans soirée du 7 juillet vers 23h00, nous avions quitté Barbate à 17h00, zone de risque max d’attaque d’orques. Pour échapper à leur fougue, les voiliers rasent la côte comme celui sur la photo à droite en vert qui va avoir la visite des destroyeurs de safran. Et nous comme des couilons, on est parti au large mais on n’en menait pas large. (Rokalo est matérialisé en gros avec une pointe verte). C’était la bonne pioche !!!
Puis sur le canal 16 on a entendu Orcas attack Orcas attack . Direction canal 72. On a enregistré un bout de la conversation entre la sécurité maritime et le voilier francais. (C’est interdit de publier ces données)
Quand Olivier a vu foncer ses bêtes sur la bateau dans la zone des orques. Il m’a sorti de la sieste par un « putain merde. Les voilà » tu penses bien que j’ai compris tout de suite. Puis on a vu que c’étaient de gros dauphins appelés » pseudo orques »
Ils n’ont pas de rostre et ça fait une tête ronde. Pseuso pseudo… d’accord mais vu l’ambiance à Gibraltar… c’était pas une pseudo trouille.
Bises des orchidées
Non mais tu le crois ça. Les mats des voiliers font les dents de Dark Vador. On est au port ici à Madeire en attendant le mécano demain matin pour fiabiliser notre moteur.
Étrange comme endroit mais confortable. L’accueil est parfait et finalement on s’en nourrit.
à droite de l’image, il y a des petites résidences. Ce sont des hotels fermés car le proprio a fait banqueroute. Donc, c’est mignon avec une ambiance de fin du monde mais ya un bar restau. Sauvé !
Le morale de la troupe est bon.
Bizdedarksenlédan.
